Retour à mes premières passions de montagne
Randonnée à ski du 3 mars 2021
Ma première approche de la montagne, lorsque je suis arrivé à Bourg Saint Maurice en mars 1973, s’est faite en ski de randonnée. J’étais alors sous-officier dans les chasseurs alpins.
Après avoir pratiqué cette activité pendant longtemps à très haute dose, en service ou comme loisir, j’avais laissé cette pratique en sommeil, au profit de la « rando-raquettes ». Mais depuis quelque temps, je souhaitais m’y remettre… !!!
Avec Alain, beau-père de mon fils Sylvain, nous voilà partis à 6h00 du matin en direction de Saint Sorlin d’Arves.
La météo avait prévu une belle journée ensoleillée, mais c’était sans compter sur le nuage de sable arrivé du Sahara pendant la nuit, qui nous a offert une « journée blanche », avec une lumière sale, blafarde.
De plus, les épisodes précédents de même type avaient couvert la montagne d’une couche de sable rendant la montagne « rose délavé ».
De ce fait les photos prises ce jour-là ne sont pas terribles, mais reflètent bien l’ambiance dans laquelle nous avons évolué au cours de notre randonnée.
Le secteur où j’ai envisagé de réaliser notre sortie se situe dans le massif des Grandes Rousses, sur le domaine skiable de Saint Sorlin d’Arves, village établi au pied du Col de la Croix de Fer, bien connu des cyclistes professionnels et amateurs, nécessitant des jarrets d’acier pour l’escalader.
Les remontées mécaniques étant fermées, nous remontons dans un premier temps une piste de ski sur laquelle des engins de damage sont passés, d’autant qu’à coté, hors du domaine aménagé, la neige est « tôlée », à la limite du skiable tellement elle a été transformée par les amplitudes thermiques et la pluie des jours précédents.
Nous remontons la Combe de la Balme, raide et encaissée, quasiment « tot dré dans l’pentu » et nous débouchons sur le hameau des Chalets de La Balme, lieu d’estive en été et nœud du domaine skiable en hiver. De nombreux chalets ont été transformés en restau d’altitude, mais là, tout est fermé, désert. C’est vrai qu’il est encore tôt.
Un peu plus haut, nous faisons une « pause casse-croûte » sur le perron de l’ancien refuge César Durand, qui domine la retenue collinaire alimentant le réseau de canons à neige de la station.
Après nous être « requinqués » (merci Justin Bridou… !!!), nous reprenons notre ascension et attaquons un nouveau passage raide.
Comme dit plus haut, la montagne est « rose bonbon moitié sucé », nous évoluons dans un environnement irréel, avec l’impression d’escalader la « dune de Merzouga ». D’autant que la lumière blafarde gomme quelque peu le relief.
Encore une dernière combe et nous voilà arrivés à notre objectif, le Col Nord des Lacs à 2533 m d’altitude.
Derrière le col, donc devant nous, c’est le vallon des Lacs de l’Etendard. Le refuge homonyme est à moitié enfoui dans la neige et les lacs sont quasiment invisibles. Les sommets des Grandes Rousses, Pointe de la Valette, Pic de l’Étendard, Dôme et Cime de la Cochette, enserrent le glacier de Saint Sorlin.
Alain escalade un petit sommet dominant le col, j’estime en avoir assez fait avec un peu moins de 1000 m de dénivelé dans les pattes, je réserve mes forces pour la descente et je l’attends au col en buvant mon « Royco-minute-soupe ».
Nous avions envisagé de descendre par le Col de la Croix de Fer et ainsi réaliser une belle boucle, mais la neige est trop mauvaise, la visibilité très médiocre, la prudence et la sagesse nous incitent à redescendre par la piste.
Alors que pendant la montée nous n’avions rencontré que peu de monde, en ce début d’après-midi de nombreux randonneurs-skieurs, des « lève-tard » sans doute, empruntent le même itinéraire de montée que nous. La pandémie provoquée par ce satané virus aura permis à nombre de gens de découvrir la montagne autrement que depuis les télésièges, télécabines et autres téléskis !
« Re-passage » aux Chalets de la Balme, descente de la Combe de la Balme et nous voilà de retour à la voiture.
Ha, ce ne fût pas une course exceptionnelle avec une neige de cinéma comme il y en a eu dans le passé, loin de là ! Mais pour une reprise de cette activité, je m’en suis contenté et suis rentré satisfait.
Et qu’est-ce qu’on fait après une belle rando ?? Hein ?? On va boire une bière… !!! Bars et restau fermés ? Pas tous, certains proposent de la vente à emporter. On commande deux bières et deux crêpes, qu’on emporte au bout de la terrasse… !!! Non mais, on ne va pas se laisser aller… !!!
Un peu de tourisme pour finir, l’église de Saint Sorlin présente une particularité, ses murs sont couverts d’anciennes couronnes mortuaires, de croix, qui ont sans doute à un moment été déposées sur les tombes.
J’avais déjà vu cette pratique dans les villages de l’Oisans, tout proche par les cols, il est vrai.
Avec Alain, impossible de ne pas s’arrêter dans une fromagerie-coopérative au retour de rando! Celle de Saint Sorlin étant saturée, envahie par les touristes, c’est à La Chambre que nous nous arrêtons pour acheter du fromage !
Plus d'images dans la petite vidéo ci-dessous: