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Montagnedepierre
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17 avril 2023

Les nuits sous igloo

Troisième épisode du récit "1973 - 2023, cinquante ans en Savoie"

Pré-scriptum : Je n’ai pas de photo de l’épisode narré ci-dessous. Les sacs étaient suffisamment lourds pour ne pas s’encombrer d’un appareil photo et il y a cinquante ans les IPhones ou autres smartphones n’étaient pas encore dans la tête des ingénieurs !

Alors j’ai mis des photos de paysages enneigés, prises lors de randonnées effectuées dans cette période, pour faire joli !

 

Partis tôt le matin, revêtus de leurs tenues de camouflage blanches, les chasseurs alpins ont chaussé leurs skis équipés de « peaux de phoques ».

Les sacs sont très lourds, mais ces gaillards bien entrainés partent d’une bonne allure.

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Après avoir longé des torrents menaçants au fond de vallées étroites, gravi des pentes interminables, franchi des cols en haute altitude, redescendu des pentes raides au milieu de barres de rochers, le détachement arrive enfin dans ce vallon perché à plus de 2200 m d’altitude, situé bien au-dessus de la limite de la forêt.

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La montagne désertique est figée par le froid piquant, engourdie par les grandes quantités de neige tombée les semaines précédentes.

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Le soir descend, il ne faut pas traîner pour préparer les abris.

La construction d'un igloo comme ceux des Inuits est trop longue et compliquée à réaliser. Alors tel des marmottes à l’approche de l’hiver, les hommes creusent leurs terriers.

Ils ont choisi un endroit surélevé par rapport au ruisseau qui court au fond du vallon, sur un replat ou dans une légère pente, ou mieux encore, dans une congère, à l’abri des avalanches et où l’épaisseur de neige est importante.

Le plafond et les parois de la grotte de neige doivent être bien lissés, au risque de voir de multiples gouttières se former. Déjà qu’il ne va pas faire bien chaud, si en plus il pleut dans l’abri, je t’explique pas l’ambiance.

Le « plancher » de la niche doit être un peu plus haut que le seuil qui servira de « fosse à froid ». Ainsi, le peu de chaleur qui règnera dans l’abri ne s’échappera pas.

Eclairés par de maigres bougies, après avoir fait fondre de la neige pour préparer la soupe et réchauffé la boite de cassoulet ou de raviolis, les chasseurs se glissent dans leurs sacs de couchage, blottis les uns contre les autres. Si l’un d’entre eux bouge, tout le groupe est dérangé.

Au petit matin, après avoir peu, voire pas dormi, transis de froid, il leur faudra se rééquiper, remettre les chaussures qu’ils auront bien pris soin de placer au fond du sac de couchage pour éviter qu’elles ne gèlent.

Le café chaud aura du mal à réchauffer les organismes engourdis. Seul l’effort physique à venir fera remonter la température des corps, pas la température ambiante car le thermomètre affiche « -15° »... !!!

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Il reste encore une grosse journée de crapahut, il y aura encore des pentes à gravir, encore des cols à passer et pour finir, se lancer dans une descente sans fin dans la poudreuse ... !

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Les camions sont là au bout de la route déneigée, qui les attendent pour le retour au cantonnement.

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La douche chaude n’est loin... !!!.

Commentaires
J
dommage que l'iPhone n'était pas inventé à cette époque, car l'aventure donne l'eau à la bouche ( pas trop glacée, s'il vous plaît ! ) , si je puis dire il valait mieux être bien entraîné pour ces exercices ! profite t'on des paysages pendant l'effort ? merci Pierre de nous faire partager tes souvenirs. Jakez73
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