Un tour dans les Cerces septentrionales en automne
Randonnée du 2 novembre 2024
Il est encore tôt en ce premier dimanche de novembre et le soleil pointe à peine sur les sommets.
Depuis presque 40 ans que je parcoure ce massif des Cerces, c’est toujours le même ravissement lorsque j’arrive à Plan Lachat, la porte d’entrée la plus commode pour moi depuis mon « camp de base » de Valloire
Déjà, le Grand Galibier, point culminant du massif avec ses 3228 m d’altitude qui nous domine de plus de 1200 m, s’impose comme une sentinelle et nous avertit, semblant nous dire que nous pénétrons dans le domaine de « la Haute Montagne » !
Puis il nous faut s’engager dans cette haute vallée de la Valloirette, fermée en fond de tableau par les crêtes et le Col de la Ponsonnière.
A gauche, à droite, ce ne sont que grandes murailles, pics élancés et tours déchiquetées qui dominent des grands alpages à mouton vers l’est (à gauche) et des landes empierrées réservées aux chamois et bouquetins vers l’ouest (l’autre côté ) !
C’est en s’avançant jusqu’au niveau du plateau intermédiaire des Mottets que l’on devinera l’échancrure du Col des Rochilles. Mais je grimperai « droit dans l’pentu » en empruntant le raide sentier qui permet d’arriver « direct » vers le camp militaire.
L’environnement « haute montagne » est déjà bien réel, mais l’accès reste facile, la large piste empierrée entretenue par les militaires permet même de monter en voiture jusqu’au Chalets des Mottets, sous réserve d’avoir un véhicule ne craignant pas les chaos !
On se sent bien petit lorsque l’on chemine sous les Tours de Notre Dame ou le Pic de l’Aigle, aux pieds desquels on découvre le camp militaire des Rochilles.
Le Col des Rochilles est vite atteint et l’on sent de suite que l’on change de territoire.
En effet, ce col marque la limite géographique entre Alpes du Nord et Alpes du Sud, comme le col de La Ponsonnière, d’ailleurs.
Une fois franchi ce col, c’est la vallée de La Clarée, le cœur de ce massif des Cerces, avec l’enfilade des trois lacs, Lac du Grand Ban, Lac Rond et Lac de la Clarée.
Je m’avance jusqu’au Seuil des Rochilles et je me suis permis une intrusion dans un ancien fortin construit avant la deuxième guerre mondiale et sensé interdire une invasion ennemie (qui n’a jamais eu lieu, heureusement !) au niveau de l’ancienne frontière qui délimitait le Duché de Savoie et la province du Dauphiné, territoire du Roi de France de l’époque.
Revenant sur mes pas jusqu’au lac Rond, je me dirige ensuite vers le Col des Cerces, point haut de ma balade à 2574 m.
Elle est là, La Pointe des Cerces, toute blanche, déjà parée de son manteau d’hiver !
Vu sous cet angle, le vocable « Pointe » qui qualifie ce sommet est très pompeux ! En effet on ne voit qu’une longue crête avec peu de dénivellation. Ce sont sans doute « ceux de la Clarée » qui l’ont nommé ainsi, car vu du côté Névache, c’est beaucoup plus escarpé !
Le Lac des Cerces s’étale en forme de papillon au milieu de son plateau marécageux.
Par de là les Crêtes de La Ponsonnière on devine la Montagne des Agneaux, le Pic d'Arsine et le Pic de Neige Cordier, Roche Faurio et le Pic Gaspard, tous ces sommets étant situés dans le massif des Écrins
En redescendant vers le lac, j’aperçois une « fusée blanche » qui zigzague dans les herbes et les cailloux. Une petite hermine, qui a déjà revêtu sa livrée d’hiver, folâtre à toute allure de ci de là, faisant fi des nombreux randonneurs passant sur le chemin à moins de 10 mètres, certains avec des chiens heureusement tenus en laisse.
J’ai le temps et le bonheur de réaliser une petite vidéo avec mon smartphone, exercice difficile car c’est qu’elle courre vite, cette ‘tit bête ! La qualité n’est pas des meilleures, mais je n’ai pas les compétences ni le matériel d’un certain Vincent Munier ! (à visionner dans la vidéo-diaporama ci-dessous)
Le « grand beau temps » a attiré de très nombreux visiteurs, comme en plein cœur de l’été. Je dis « visiteurs » car vu le type d’équipements de nombreuses personnes on ne peut pas les qualifier de « randonneurs » !
Il y a tout de même encore beaucoup de randonneurs bien équipés, partis pour profiter de cette superbe journée d’automne en montagne.
Et il y a encore des courageux partis en itinérance, gros sacs sur le dos, j’en ai d’ailleurs vu tôt ce matin qui repliaient leur bivouac dans le secteur des Rochilles !
J’ai du mal à trouver une place tranquille pour m’accorder une grande pause « pique-nique »
Je poursuis ma descente par les Chalets des Mottets. Habituellement on domine le Lac des Mottets, mais là le lac a disparu ne laissant place qu’à de maigres méandres des ruisseaux de la Ponsonnière et des Cerces qui forment à partir de là la rivière Valloirette.
Ce n’est que le début de l’après-midi et je croise encore beaucoup de monde sur la piste qui me ramène à Plan Lachat.
Reportage photo complet ci-dessous.